mardi 24 janvier 2012

Prêt à jeter I





mardi, 24 janvier 2012 à 20:35
Rediffusion jeudi 26 janvier à 14H40 et samedi 28 janvier à 11H30
(France, 2010, 75mn)
ARTE F

Prêt à jeter


Un produit usé = un produit vendu ! Dans les années 1920, des industriels américains ont trouvé la formule magique pour soutenir la consommation : l’obsolescence programmée. Fini les bas en nylon qui résistent à tout et les ampoules qui durent cent ans, un bon produit est un produit jetable. Tourné aux quatre coins du monde, Prêt à Jeter est une enquête sur les bases de notre économie moderne - consommation, gaspillage et pollution.
Dans une société où la croissance est tirée par la consommation, les produits durables sont une catastrophe ! Et c’est une constatation qui ne date pas d’hier. Dès 1928, on pouvait lire dans une revue spécialisée, “un produit qui ne s’use pas est une tragédie pour les affaires”.
Insolite : Prêt à jeter raconte également l’histoire de la Centennial Light. Installée en 1901 dans une caserne de pompiers en Californie, cette ampoule brille encore aujourd’hui. Cliquez ici pour voir la voir en webcam.




Pour rentabiliser les machines et soutenir la consommation, on a contraint les ingénieurs à réduire la durée de vie des produits.
Les consommateurs, à la fois victimes et complices, n’ont pas d’autres choix que d’entretenir ce système court-termiste et gaspilleur. La preuve, quand un produit tombe en panne, la réparation coûte plus cher que de racheter du neuf. Mais une fois hors d’usage, les produits ne se recyclent pas aussi facilement. Alors que deviennent-ils ?




“À l’époque, le développement durable n’était pas au centre des préoccupations”, rappelle Warner Philips, arrière-petit-fils des fondateurs de la marque du même nom. Mais alors que les ressources de la planète s’épuisent, l’industrie semble engoncée dans ses principes. Pourtant d’autres modèles économiques existent, plus durables. Ils sont présentés dans Prêt à jeter- comme une invitation à la réflexion et au changement.

 mardi, 24 janvier 2012 à 20:35
Rediffusion jeudi 26 janvier à 14H40 et samedi 28 janvier à 11H30
(France, 2010, 75mn)
ARTE F



Prêt à jeter II




Philippe Frémeaux
Alternatives Economiques n° 305 - septembre 2011


Les industriels sont aujourd’hui accusés de raccourcir la vie des produits pour en augmenter la consommation. Qu’en est-il vraiment ?
Une idée hante le monde écolo : les produits industriels seraient conçus de manière à s’user prématurément. Cette “ obsolescence programmée ”, destinée à vendre plus pour gagner plus, serait à l’origine d’un gigantesque gâchis de ressources. En fait, l’optimisation de plus en plus poussée des produits par les industriels au cours des dernières décennies a plutôt eu pour effet de limiter le gaspillage de matières premières et d’énergie. Le gâchis est pourtant bien réel, en raison de la baisse spectaculaire du prix des produits industriels qui facilite leur renouvellement accéléré.
La durée de vie et la fiabilité des produits industriels dépendent d’abord de l’usage qui en sera fait. Quand un constructeur automobile achète une ligne d’usinage automatisée, il en attend qu’elle résiste à un usage intensif et prolongé. Le prix est évidemment un critère de choix, mais il vient bien après la certitude que le produit respectera les performances attendues. Quand un arrêt machine prolongé peut coûter des centaines de milliers d’euros, l’exigence numéro un concerne la disponibilité. Le même raisonnement vaut pour les composants et les biens intermédiaires intégrés dans les équipements : le fabricant de la ligne d’usinage exigera une qualité totale de ses fournisseurs de roulements à bille, moteurs électriques, réducteurs ou encore automates programmables.
Certes, tout ne fonctionne pas toujours comme cela devrait, mais l’idée même d’obsolescence programmée apparaît comme une insulte au travail des millions d’ingénieurs, techniciens et ouvriers qui s’efforcent chaque jour d’atteindre le zéro défaut, la qualité totale, tout en offrant des produits ayant le meilleur rapport qualité-prix.
Durabilité renforcée
Les biens de consommation, dans l’ensemble, n’ont cependant pas la même fiabilité ni la même durabilité que les biens d’équipement. Pour des raisons qui tiennent d’abord à leur mode d’usage. Alors que les avions sont conçus pour voler quinze heures par jour, que les camions roulent plusieurs centaines de milliers de kilomètres par an, un ménage fait en moyenne 13 000 kilomètres par an avec sa voiture. La majorité des constructeurs ne voient donc aucune raison de proposer des véhicules aussi solides qu’un camion, qui seraient bien plus coûteux à fabriquer : si les taxis ont longtemps plébiscité les Mercedes en raison de leur fiabilité plus grande, c’est qu’ils étaient prêts à payer un prix plus élevé en raison de l’usage intensif qu’ils font de leur véhicule. De même, les machines à laver qu’on trouve dans les lavomatic ou dans les sous-sols des immeubles américains [1] sont plus robustes - mais aussi bien plus chères - que les machines qui équipent nos foyers.





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